lundi, juillet 17, 2006

Murmure du soir

Allez, j'en remet une couche sinon ce blog va finir par s'enterrer tout seul... Comme ma compagne littéraire n'a plus trop le temps pour le moment, je me permet de mettre sur le blog quelques divigations personelles, sans queue ni tête. ^_^

[Edit Chani]

Me voilà de retour... C'est sûr, on ne laissera pas ce blog s'enterrer !!!
J'ai donc repris cette "divagation sans queue ni tête" pour l'intégrer à notre coutume plumiène, à savoir... que je l'ai achevée...
Souhaitez-nous bon retour !

[/Edit Chani]

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Il est venu vers moi un jour où tout allait de travers. Je ne me rappelle plus son nom mais il semblait gentil. Je crois qu’il m’a simplement sourit. Puis il est parti. Sans un mot. Juste ce sourire… Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi vivante. Je me suis retournée, je voulais juste lui dire merci mais il avait disparu. J’ai longtemps gardé ses lèvres au fond de moi, comme un bien précieux qu’il faut protéger à tout prix. Lorsque je me sentais triste, il faisait naître de douces vagues de chaleur au creux de mon ventre. Lorsque j’étais en colère, il caressait mon échine de délicieux frissons. Je sais que c’est bête mais c’est lui qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau. Je n’ai jamais su qui c’était et je m’en fiche.

Maintenant que je contemple au-dessus de moi tous ces visages familiers qui ont jalonnés ma vie, je me rappelle le temps qu’il m’a rendu. A ce moment où je m’apprêtais à laisser derrière moi cette existence insensée. Soixante années se sont écoulées depuis ce sourire et pas un seul instant je n’ai regretté de m’être donné une seconde chance...

A l’époque, j’avais à peine vingt cinq ans et, depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Je me suis mariée et j’ai eu trois beaux enfants. J’ai beaucoup aimé mon mari, mais pas autant ni de la même manière. J’ai presque honte de dire que jamais plus je n’ai ressenti quelque chose d’aussi particulier.
Mon mari est mort voilà maintenant bien des années – paix à son âme – et mon esprit revient sans cesse vers cet autre visage dont seuls me reste en mémoire le dessin du sourire.

Il y a quelques temps, alors que je me baladais au bras de ma fille aînée, mon cœur s’est embrasé : il s’agissait exactement du même sourire. La même fossette au creux de la joue droite et cette petite cicatrice sur la lèvre supérieure.
De sa bouche mon regard s’est évadé… et tout se redessinait dans mon esprit : ces yeux verts pétillants, ces longs cils foncés et ces sourcils bien dessiné.
Mes jambes ont défailli et ma fille imaginant un malaise m’a aussitôt reconduite à la maison.

Je suis à présent sur mon lit de mort et je pars le coeur et l’esprit tranquille. Jamais encore je n’avais raconté à qui que ce soit ce que j’ai gardé au plus profond de mes pensées, ce qui me réconfortait quand rien n’allait plus. Et je voulais aujourdh’ui partagé cet instant de bonheur, que vous sachiez que les jours où mes yeux se perdaient dans le vague, cela n’avait rien de triste.
Maintenant, je pars en paix.

Bulle Grenadine pour le murmure
Chani pour le soir

4 commentaires:

Bulle a dit…

-wé ! bien sympa, je trouve que ton style prend plus de maturité, en tout cas ! ^_^

Chani[nani] a dit…

mais ça c'est que ça fé plaisir ça !!!

(c'est pas juste pour ça au moins ?!?! :p )

Chani[nani] a dit…

wow!! je viens de relire ce petit texte qu'on a ecrit y bien longtemps maintenant... M'en a fait des frissons dans le dos *_*

Chani[nani] a dit…

ça pourrait bien être le plus achevé jusqu'à présent...